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defiafricain
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Chers tous, l'Afrique de demain, c'est aujourd'hui avec nous.
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Blog Medias
Date de création :
17.06.2010
Dernière mise à jour :
07.12.2012
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Par angeline, le 09.06.2017
et merci de mettre ça sur le net sadio
Par LEYE, le 20.01.2014
bon a savoir
Par rabin, le 31.10.2013
monsieur diabaté, quand compteriez-vou s organiser en 2014, la journée des projets de la diaspora. je suis afr
Par Kulumuenze Floribe, le 12.10.2013
qui aurait pu penser que ces choses se retrouveraient quelques centaines d'années après dans les clauses princ
Par KOTE, le 05.09.2013
Malgré d’importantes difficultés économiques et sociales, le Bénin et le Mali se caractérisent, depuis la tenue d’une Conférence nationale dans ces deux pays au début des années 1990, par d'importants succès démocratiques.
Le 31 mai et le 1er juin 2010 se tient à Nice le sommet France-Afrique auquel doivent assister 38 chefs de gouvernement ou hommes d’Etat. Cette 25ème édition coïncide avec le cinquantenaire des indépendances des 14 anciennes colonies africaines françaises : Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo-Brazzaville, Côte d'Ivoire, Gabon, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo.
Depuis 1960, ces pays ont connu bien des changements politiques et institutionnels, des phases de démocratisation notamment dans les années 1990, mais également des périodes de personnalisation du pouvoir. Pourtant, malgré les difficultés économiques et politiques que connaît l'Afrique subsaharienne, certains de ces pays constituent à l'heure actuelle un espoir en matière de démocratie. Ainsi, deux pays sont particulièrement montrés en exemple, le Bénin et le Mali (seuls pays des 14 anciennes colonies françaises d'Afrique considérés comme libres par l’organisation Freedom house), malgré certaines tentatives de refermeture politiqueces dernières années.
Plusieurs critères doivent être pris en compte pour déterminer l’état des instances démocratiques d’un pays : l’alternance partisane, le multipartisme, le respect des libertés fondamentales, la tenue d’élections libres, le respect de la Constitution…
Du marxisme-léninisme à la démocratie : le Bénin
Aujourd’hui, le Bénin est une république multipartite dirigée par un président élu à la majorité absolue pour cinq ans qui ne peut, selon la Constitution, effectuer plus de deux mandats.
Pourtant, depuis son indépendance le Bénin a connu toutes les formes de régime politique pour gérer un pays miné par le régionalisme et une instabilité permanente, notamment le régime marxisme-léninisme de Mathieu Kérékou qui a plongé le pays dans une banqueroute économique totale à partir de 1988. Mais en 1990, le pays a entamé une transition démocratique réussie et promulgué sa Constitution.
En effet, le Bénin a été le premier à organiser une Conférence nationale, qui ouvre la voie à la démocratieet fait figure d’exemple. Ainsi, en février 1990, le dirigeant alors en place,
Mathieu Kérékou, convoque une conférence réunissant les représentants des différents mouvements politiques afin de trouver des solutions à la grave crise économique que connaît le pays. Cette Conférence nationale se tient à Cotonou, du 19 au 28 février 1990, dans une ambiance de forte incertitude au départ, puis largement consensuelle. Les participants imposent la souveraineté de leur assemblée au chef de l’Etat, qui finit par la reconnaître. La Constitution est ratifiée par le peuple le 2 décembre et promulguée le 11 décembre 1990. Après une période de transition, Nicéphore Soglo remporte l’élection présidentielle de 1991 face à… Mathieu Kérékou. Ce dernier s'en va sans heurts et devient donc l'un des rares présidents militaires parvenu à la tête d'un pays par un coup d'État à être amené à quitter le pouvoir par les urnes.
Pacification de la lutte politique
Finalement, Mathieu Kérékou revient au pouvoir démocratiquementen 1996 après avoir dirigé le pays de 1972 à 1990. Le Bénin s’installe alors dans une démocratie véritablement fonctionnelle comme en témoignent l’élection du 30 mars 1999, qui aboutit à la mise en place d'une troisième législature, à l’issue de laquelle l’opposition obtient 42 sièges contre 41 pour la mouvance présidentielle. Le Bénin connaît alors une véritable alternance et une pacification progressive de la lutte politique.
En mars 2001, Mathieu Kérékou est réélu président de la République avec 84,06% des voix. Arrivé en tête au premier tour, face à son prédécesseur Nicéphore Soglo, il sera confronté au désistement de ce dernier ainsi qu'à celui d'Adrien Houngbédji arrivé en troisième position. Les deux candidats démissionnaires ont qualifié le scrutin de "mascarade". Bulletins "oubliés", désistements en série, démission de membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA) avant le second tour, le tout sur fond d'invectives permanentes et d'accusations de fraudes. Ces élections sont également marquées par une forte abstention (53,42% seulement des électeurs sont allés voter) certainement liée à ces manœuvres politiciennes excessives.
Malgré des soupçons de fraudes électorales, Mathieu Kérékou entame alors un second mandat consécutif. Mais, cette controverse politicienne a indiscutablement porté un coup à l'image de "laboratoire de la démocratie" dont jouissait le Bénin depuis 1991.
Cependant, contrairement à d'autres chefs d'État africains, Mathieu Kérékou n'a finalement pas modifié la Constitution (sous la pression des médias, des intellectuels et de l'opinion publique) qui impose au président une limite de deux mandats et qui interdit de se présenter à plus de 70 ans. De ce fait, ni lui, ni son principal opposant, Nicéphore Soglo, n'ont pu se présenter à l’élection présidentielle de mars 2006.
Une troisième alternance
Cette dernière voit donc la victoire d’un troisième homme, Yayi Boni, et permet au Bénin connaître sa troisième alternance depuis 1991.
Ce dernier a fait de la lutte contre la corruption endémique une priorité absolue. En 2006, il a promulgué un code officiel de conduite pour les responsables gouvernementaux qui a permis l'arrestation d'un magnat du pétrole influent sur des accusations de fraude et de la vérification des sociétés gérées par l'Etat. Malgré tout, le Bénin a été classé en 2009 106e sur 180 par Transparency International.
Mais, si Yayi Boni incarnait le changement lors de son élection, il est désormais accusé de tenter de biaiser le jeu politique.Il est depuis confronté à une forte opposition dans son pays.
Il faut rappeler que depuis son accession au pouvoir, la presse béninoise, qui compte plusieurs grands quotidiens et de nombreux périodiques, est de plus en plus confrontée à des pressions. En juillet 2009, trois journalistes ont notamment été victimes de violences physiques. De ce fait, le Bénin ne cesse de descendre dans le classement annuel de Reporters sans frontières : le pays classé 27e (sur 169) en 2004, 25e en 2005, 23e en 2006, 53e en 2007, puis 70e en 2008, est classé 72e (sur 175) en 2009.
Malgré tout, le Bénin reste un pays stable politiquement et toujours montré en exemple en Afrique. Il reste cependant miné par de graves difficultés économiques liées notamment à une agriculture en proie à la sécheresse. Avec un indice de développement humain (IDH) de 0.492 (sur une échelle comprise entre 0, exécrable, et 1, excellent) et un indice de pauvreté IPH-1 qui classe le pays 126 sur 135, le plus grand défi auquel le Bénin est confronté, après avoir trouvé la stabilité politique, est la lutte contre la pauvreté.
Pauvreté et démocratie : le Mali
La République du Mali est elle aussi considérée aujourd’hui comme un exempledémocratique sur le continent africain. En effet, bien qu'il soit l'un des pays les moins développés du monde, le Mali a entrepris d'importantes réformes politiques et économiques depuis le début des années 1990, y compris un programme de décentralisation visant à donner une plus grande autonomie aux collectivités locales. Le Mali a également bénéficié d'un allégement de la dette internationale, et travaille actuellement avec le Fonds monétaire international (FMI) pour atteindre ses objectifs de réduction de la pauvreté et de croissance.
Au Mali, l’exercice du pouvoir exécutif (président et gouvernement) est séparé du pouvoir législatif (Assemblée nationale) et du pouvoir judiciaire (Cour suprême). De plus, le nombre de mandat présidentiel est limité à deux par la Constitution. Enfin, le pays connaît une alternance depuis le coup d’Etat d'Amadou Toumani Touré, commandant de l’armée malienne, contre le régime autoritaire de Moussa Traoré (1968-1991), qui a permis l’instauration de la démocratie au Mali.
En effet, en mars 1991, des manifestations populaires sont réprimées dans le sang, et Amadou Toumani Touré participe alors au renversement de Traoré. Le chef militaire assure alors les fonctions de chef d’État pendant la transition démocratique, jusqu’à l’organisation d’une conférence nationale (de la même façon qu’au Bénin), puis d’élections législatives et présidentielle en 1992. À l’issue de ces élections, Amadou Toumani Touré remet le pouvoir au nouveau président élu Alpha Oumar Konaré conformément à ses engagements.
Ce dernier est réélu pour un second mandat en 1997, puis passe la main à Amadou Toumani Touré qui quitte alors l’armée pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle de mai 2002 qu’il remporte face à sept autres candidats.
L'épreuve de 1997
Mais cette élection de 1997, incluant élections législatives et élections communales, a constitué une épreuve pour la démocratie malienne.
Elle se déroule dans un climat tendu entre opposition et pouvoir en place. Le premier tour des élections législatives est annulé par la Cour constitutionnelle pour graves irrégularités, et malgré la demande de l’opposition, le processus électoral se poursuit avec la tenue de l’élection présidentielle. Les principaux candidats de l’opposition retirent leur candidature et le président sortant Alpha Oumar Konaré est réélu dés le premier tour avec plus de 95 % des voix face à Mamadou Maribatrou Diaby.
Malgré tout, Amadou Toumani Touré est réélu en 2007 dans le calme par un vote validé par les observateurs internationaux. De plus, après Alpha Oumar Konaré qui a donc respecté la limitation à deux mandats présidentiels, Amadou Toumani Touré s’apprête manifestement à faire de même en 2012.
Liberté de la presse et syndicats
Par ailleurs, la Constitution malienne garantit aux travailleurs le droit de se syndiquer (à l'exception de ceux qui fournissent des "services essentiels"), et aujourd’hui le pays est doté de plusieurs syndicats puissants comme la Confédération syndicale des travailleurs du Mali ou l’Union Nationale des Travailleurs du Mali. Libertés de réunion et d'association sont également respectées : en août 2009, quelque 50.000 personnes ont manifesté pacifiquement à Bamako contre l'approbation d’une nouvelle loi. Cependant, la situation sécuritaire dans le nord du pays rend difficile le travail de certaines associations ou d’ONG.
D'autre part, le Mali se caractérise par une réelle liberté de la presse qui permet au pays d’être classé 31e sur 175, devant la France (43e) selon le rapport mondial sur la liberté de la presse établi en 2009 par Reporters sans frontières,
Cependant, le Mali est toujours en proie à de lourds problèmes. Ainsi, la corruption continue de gangréner la vie politique malgré les initiatives lancées par le nouveau gouvernement. En 2009, le Mali a été classé 111e sur 180 pays par Transparency International.
De la même façon que le Bénin, le Mali connaît une grande pauvreté : le pays se classe pour l’IDH 178e sur 182 pays (avec un IDH faible de 0.371) selon le rapport 2009 du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), et 133e sur 135 selon l’indice de pauvreté IPH-1.
Ainsi, malgré des difficultés économiques et politiques persistantes, l'étude de l'histoire démocratique du Bénin et du Mali, montre bien que l'Afrique ne se résume pas seulement à un continent militarisé, mais est aussi le fruit d'histoires individuelles, complexes et d'une véritable politisation des populations.
(Anne Collin - Nouvelobs.com)
50 ANS APRÈS LE CHANGEMENT DE DÉPENDANCE :L’échec de l’Afrique
«Ceux qui ont des montres n’ont pas de temps.»
Proverbe africain
Ce proverbe résume, à lui seul, le verdict de l’Occident quant au fait que l’Afrique est atemporelle. Tout commence avec la philosophie de l’histoire de Hegel. Ce dernier dénie à l’Afrique toute participation au mouvement du monde - selon la doxa occidentale - figée qu’elle est dans une position de fatalité contemplative. Partant de Hegel L’Afrique n’est pas une partie historique du monde. Elle n’a pas de mouvements, de développements à montrer. En 1957, c’est P. Gaxotte qui écrit dans la Revue de Paris : «Ces peuples (vous voyez de qui il s’agit..) n’ont rien donné à l’humanité ; et il faut bien que quelque chose en eux les en ait empêchés. Ils n’ont rien produit, ni Euclide, ni Aristote, ni Galilée, ni Lavoisier, ni Pasteur. Leurs épopées n’ont été chantées par aucun Homère.» (...)
On comprend l’aubaine pour le président Sarkozy dans son discours prononcé le 22 juillet 2007, à l’université de Dakar. Morceaux choisis : «Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire. Le paysan africain qui, depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. (...) Dans cet univers où la nature commande tout, l’homme échappe à l’angoisse de l’histoire qui tenaille l’homme moderne, mais l’homme reste immobile au milieu d’un ordre immuable où tout semble être écrit d’avance. Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin.»
Barack Obama lui, est plus nuancé ; il explique qu’il y a cinquante ans, quand son père a quitté Nairobi pour étudier aux Etats-Unis, le Kenya avait un PNB par habitant supérieur à celui de la Corée du Sud. Une partie de ce qui a empêché l’Afrique d’avancer est que, pendant des années, on a dit que c’était la conséquence du néocolonialisme, ou de l’oppression occidentale, ou du racisme...L’Afrique peut et doit être elle-même, se prendre en charge.
Sans vouloir renier l’immense part de responsabilité des dirigeants africains à partir des indépendances formelles, il faut tout de même signaler que le retard de l’Afrique n’est pas linéaire, et que bien après les conflits, les imaginaires sont toujours aussi écorchés et les pannes dans l’action ne peuvent pas être surmontées d’un coup de baguette magique. L’Afrique n’a pas le temps qui a permis aux nations occidentales, pendant plus d’un siècle de sédimenter et de produire les sociétés évoluées actuelles. L’Afrique, continent en déshérence, devient à partir du Traité de Vienne, puis de la Conférence de Berlin en 1890, la proie de l’Europe. Les pays tombèrent en esclavage dans les escarcelles des puissances du moment : l’Angleterre, la France et à un degré moindre, la Belgique, l’Italie et l’Allemagne.
On prête à Hitler cette analyse lucide des rapports colonisés-colonisateurs. «(....) Les blancs ont toutefois apporté quelque chose à ces peuples (colonisés), le pire qu’ils puissent leur apporter, les plaies du monde qui est le nôtre : le matérialisme, le fanatisme, l’alcoolisme et la syphilis. Pour le reste, ce que ces peuples possédaient en propre étant supérieur à ce que nous pouvions leur donner, ils sont demeurés eux-mêmes [...] Une seule réussite à l’actif des colonisateurs : ils ont partout suscité la haine. Cette haine qui pousse tous ces peuples, réveillés par nous de leur sommeil, à nous chasser.»(1)
L’Afrique de 2010 vient de franchir le seuil du milliard d’habitants : elle abrite désormais 1 humain sur 7, alors qu’elle n’en accueillait que 1 sur 10 en 1950, et en hébergera 1 sur 5 en 2050, soit 2 milliards d’habitants. Ce n’est qu’un des signes qui font de l’Afrique, principal creuset de misère, une source de croissance et la matrice de notre avenir. L’Afrique, certes, est d’abord le lieu de toutes les souffrances. L’Afrique est aussi le poumon écologique de la planète, de ses forêts, qui couvrent environ 22% du continent (et même 45% de l’Afrique centrale, en particulier avec le bassin du Congo, deuxième forêt tropicale du monde) dépendent la maîtrise des gaz à effet de serre, la protection de la diversité, la stabilisation des sols, la qualité et l’écoulement des eaux. L’Afrique est l’un des moteurs de la croissance mondiale, ce qui n’est pas assez pour empêcher des millions d’Africains de tomber dans une pauvreté extrême. C’est le continent le plus riche en matières premières (pétrole, minerais, produits agricoles). C’est aussi le plus jeune : 43% des Africains subsahariens ont moins de 15 ans et pourtant il est en panne.
Colonialisme à distance
Les pays occidentaux ayant inventé une nouvelle forme de post-colonialisme qui s’avère être un colonialisme à distance, un néocolonialisme mâtiné de droits de l’Homme, imposés le cas échéant par le concept du devoir puis du droit d’ingérence humanitaire. Les indépendances venues, un pouvoir sans partage remplace les puissances coloniales. Le manque d’éducation, les économies formatées dans le sens d’appendices des métropoles achevèrent de ruiner les espoirs des peuples africains qui eurent, en prime, une dette qui ne cesse de grandir. 50 ans plus tard, ces pays sont toujours au même point. Cette Afrique qui n’en peut plus et qui subit depuis une vingtaine d’années une recolonisation - qu’on appelle post-colonialisme puis néocolonialisme - après les indépendances bâclées des anciennes puissances (Grande-Bretagne et France). Cette néo-colonisation pour cause de matières premières est encore plus dure que la précédente car le colonisateur n’est plus là sous les habits de la mondialisation, il revient en force et colonise à distance.
Jacques Chirac, dans ses confidences à Pierre Pean et parues ce 15 février, dans un moment de franchise, dit en substance à propos des Africains, «qu’on les a colonisés, on s’en est servi comme chair à canon, puis comme main-d’oeuvre pour les tâches les plus dures, on leur a pillé leurs matières premières et maintenant on leur prend leur matière grise». Merci, Monsieur Chirac, ce difficile aveu vaut plus que cent discours puisqu’il décrit, sans concession, la réalité de l’Afrique.
Faut-il incriminer aussi les dirigeants adoubés par les anciennes puissances avec un refus de toute forme d’alternance? Le record de la durée du mandat présidentiel, royal et de celui de toute autre forme de confiscation du pouvoir, est détenu, loin devant, est battu par El Gueddafi (41 ans) talonné par Moubarak. Viennent ensuite, les «débutants» qui tournent autour de la dizaine d’années. Pensons à Houphouet Boigny, Lépopold Sedar Senghor, Habib Bourguiba et le dernier des premiers, Omar Bongo, qui, par amour du pays, ont digéré, je veux dire dirigé du mieux qu’ils ont pu, leur pays. On dit que les Chinois ont tellement réussi que des rues commerçantes entières leur appartiennent. A la fin 2006, le président chinois, en invitant chez lui à 10.000 km de l’Afrique, tous les chefs d’Etat, a fait de meilleures offres que celles de la France qui en est encore au sentimental et au paternalisme d’un autre âge.
A l’occasion du cinquantenaire des indépendances des pays africains et dont le Sénégal s’est fait le chantre, un texte d’une rare lucidité a été signé par des intellectuels qui après avoir rappelé l’histoire, s’inscrivent en faux contre le sort actuel de l’Afrique. Ecoutons-les : «Disons Non à la participation de nos armées au défilé du 14 juillet 2010 en France ! Non aux accords de réadmission des expulsés ! Non aux accords de pillage de l’Afrique dits de partenariat économique (APE) ! Un nombre considérable de défenseurs de la dignité humaine bafouée à travers l’esclavage, le colonialisme et le néolibéralisme, dont de nombreux artistes et intellectuels avisés auraient pu être présents à Dakar le 3 avril 2010, auraient pu être de coeur avec le président sénégalais et les dix-neuf autres chefs d’État africains lors de l’inauguration du monument de la Renaissance africaine, si seulement l’exigence de la libération du continent de toutes ses chaînes, celles d’hier et d’aujourd’hui, avait été mise en avant. La fête en aurait été fort belle (...) La taille visiblement monumentale de la statue de Dakar, son coût incontestablement trop élevé, les modalités forcément ambiguës de son financement, quand on considère l’immensité des besoins non satisfaits des Africains, en l’occurrence, les femmes et les enfants, les jeunes diplômés et non diplômés souvent sans emploi, les élèves et les étudiants qui manquent de tout, les malades et les migrants. En nous demandant de nous approprier cette statue (...)»
«Il en est ainsi du sens de l’Histoire tel qu’il se révèle, ici et maintenant, à la lumière de la crise du libre-échange que nos États ont endossée en camisole de force mais que la quasi-totalité de la classe politique revendique à présent. À quel moment commencerons-nous à doter les citoyens, notamment les femmes et les jeunes, d’outils d’analyse, de telle sorte qu’ils puissent s’imprégner des enjeux des mutations en cours et défendre leurs intérêts? A quand le débat public de fond sur le lien entre le capitalisme mondialisé et le fardeau de la dette, la faim, le chômage massif et chronique, l’émigration forcée, le meurtre des innocents, les camps de refugiés La renaissance africaine est-elle crédible sans envisager la reconstruction de notre moi profond blessé, de nos économies laminées, de nos terroirs ravagés?»(2)
«Les 50 ans à venir seront de larmes, de feu et de sang si les dirigeants africains continuent de faire la part belle aux investisseurs étrangers en ignorant royalement l’appel au secours de leurs peuples en désarroi. Défaillant et mortifère là-bas où des garde-fous existent encore, le capitalisme prédateur est tout simplement calamiteux sous nos cieux. En septembre et octobre 2005, traités "d’illégaux" et de "clandestins", des centaines de jeunes originaires du Mali, du Cameroun, de la République démocratique du Congo (RDC)...erraient au Maroc, en quête d’Europe. Ils ont fini par escalader les murs de barbelés des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla. Leur audace a été réprimée dans le sang. La criminalisation des migrants originaires des anciennes colonies françaises venait de franchir un tournant grave et sans précédent. (...)"
"Aujourd’hui, les refoulés, les expulsés et tous les assignés à résidence s’interrogent nécessairement sur le sens d’une indépendance qui, en 50 ans, ne garantit pas à tous la liberté de mouvement et qui continue de saigner à blanc l’Afrique. Combien sont partis mais jamais arrivés? Combien, dont les familles et spécialement les mères attendent et espèrent?»
"Ces hommes, ces femmes et ces enfants, de chair et non de bronze, veulent circuler librement mais deviennent des sans-papiers quand ils parviennent à franchir les murs de barbelés de l’Europe rêvée. Détention, rétention, expulsion, réadmission par la force sur le premier sol où ils ont posé le pied. Quel est le sens des indépendances africaines pour les migrants qui vivent dans l’ombre et la peur ou qui croupissent dans les camps de rétention externalisés? L’Europe ne les reconnaît pas, ne les respecte pas, et l’Afrique fait semblant de ne pas les connaître !"
A la faveur du libéralisme mafieux et mortifère et avec l’aide de chefs d’État aux ordres, la France a réussi à s’emparer de bien des secteurs stratégiques des économies de ses anciennes colonies. Les grands groupes français tirent des profits juteux des secteurs pétrolier (Total), minier (l’uranium avec Areva), du bâtiment, du transport ferroviaire (Bouygues) et aérien (Air France), de l’eau et l’électricité (Bouygues, Electricité de France, la Lyonnaise des Eaux, Vivendi), des télécommunications (Bouygues, Orange) et des banques (Banque Nationale de Paris, Société Générale, Crédit Lyonnais). «Des relations franco-africaines plus respectueuses de la dignité humaine sont possibles si un très grand nombre de femmes et d’hommes africains et français s’engagent à agir ensemble contre une logique économique qui, ici, en Afrique comme ailleurs au Sud, broie et tue de faim, de maladie ou par balles et qui, là-bas, en Occident, broie et tue à petit feu».
«En Afrique, aujourd’hui en 2010, nous en sommes au même point qu’en 1960, à la recherche d’un monde différent, meilleur, parce que véritablement débarrassé des rapports de domination qui assujettissent et avilissent tout être humain. (...) Commençons par nous départir de l’idée de l’incontournabilité du néolibéralisme et du complexe d’infériorité des soi-disant perdants de la mondialisation, puisque celle-ci se révèle être un désastre. Laissons passer le fameux train de la croissance sans limites qui, visiblement, va droit dans le mur. Nous aurons comme compagnons de voyage, un nombre considérable de citoyens du monde qui estiment que l’argent ne régit pas tout. L’Afrique, riche de valeurs sociales, culturelles et écologiques qui ne sont pas à vendre, saura faire face, dans cette perspective, à l’immense besoin d’humanité, de paix et de justice de ses peuples».(2)
Des dirigeants déconnectés
Ecole Polytechnique enp-edu.dz
Pour l’avenir, il nous faut plus que jamais nous départir du discours de la lamentation, aller vers le progrès en misant sur le savoir. L’avenir appartiendra à l’Afrique pour peu que les gouvernants acceptent la démocratie et l’alternance et pour peu que les interférences des anciennes puissances ne viennent pas conforter les tyrans. On prête à Jacques Chirac cette boutade : «Il faut soutenir les dictateurs, sinon ils ne feraient pas d’élection.» C’est dire si les choses ne sont pas simples !!!
1.Testament politique d’Hitler, Adolf Hitler, notes de Martin Bormann, préface de Trevor-Roper, éd. Fayard, 1959, 7 février 1945, p. 71-72
2.1960-2010 Dakar, l’homme africain, la France et le cinquantenaire 50 ans d’ingérence et de mépris ça suffit ! Site Mille Babords
Pr Chems Eddine CHITOUR
Pourquoi l’Afrique ne décolle pas? Elle est invisible dans les statistiques mondiales, si ce n’est qu’en terme de vache à hydrocarbures. La rente de certains pays, ne saurait être le développement. La vraie richesse de l’Afrique, c’est cette jeunesse en panne d’espérances. Lors des rendez-vous traditionnels, des «sommets africains», les dirigeants donnent l’impression de vivre sur une autre planète, totalement déconnectés des aspirations démocratiques de liberté, de seulement de vivre dans la dignité de leur peuple. La schizophrénie est telle qu’on se prend à se demander s’ils parlent des mêmes Africains. Quand on entend que les pays africains s’auto-évaluent et s’encouragent mutuellement pour mettre en place la «bonne gouvernance», c’est à mourir de rire, si ce n’était pas tragique. Le Nepad, cette Arlésienne de Bizet, a fait long feu. Intervenant au sommet du Cameroun sur l’avenir de l’Afrique le 19 mai, Mohamed El Baradei, déclare : «Après tout, à 50 ans, nous sommes majeurs. Personne ne va résoudre nos problèmes à part nous-mêmes.»
Lundi 24 Mai 2010 /Alterinfo
Mali : Vers des réformes constitutionnelles | |||||||
Un projet de réformes politiques visant à consolider la démocratie au Mali à travers la révision de la constitution du 25 février 1992 a été soumis le 19 avril aux forces vives de la nation au cours d'une cérémonie présidée par le président Amadou Toumani Touré. | |||||||
Amadou Toumani Touré a réitéré sa volonté de conduire à bon port le projet de réformes institutionnelles dans son pays, soulignant que la mise en œuvre de ce projet tant attendu visera notamment à corriger les insuffisances révélées par la pratique institutionnelle, obtenir une forte participation des citoyens aux élections, réduire le coût des consultations électorales et renforcer les capacités des partis politiques. «La révision constitutionnelle se traduira par d'importantes innovations qui redéfiniront les contours de l'architecture institutionnelle de notre système démocratique, notamment le réaménagement du pouvoir exécutif, la création d'un Sénat, d'une Cour des comptes et d'une Autorité indépendante de régulation de l'audiovisuel, le réaménagement de la Cour suprême et la Cour constitutionnelle, de la Haute cour de justice, du Conseil économique, social et culturel», a indiqué-t-il indiqué. Il est aussi prévu le renforcement des droits et libertés avec l'extension des attributions du Médiateur de la République et l’institution du contrôle de constitutionnalité par voie d'exception. Pour le président du CARI, M. Daba Diawara, il s’agit de réduire le coût des élections, d'améliorer la participation des électeurs, de réduire les contentieux électoraux, de renforcer les capacités de partis politiques, de garantir les droits de l'opposition, de mieux protéger la liberté de la presse, d'assurer le respect du pluralisme politique au niveau des médias, de mieux gérer les conflits sociaux. De son côté, M. Diawara qui a fait remarquer que les réformes envisagées imposent une révision de la constitution, la modification de 30 textes législatifs et réglementaires et l'édition de 9 nouvelles lois. Le projet prévoit, selon, M. Diawara, l'adaptation du régime semi présidentiel, la suppression du Haut conseil des collectivités, l'instauration du bicaméralisme au Parlement avec la création d'un Sénat. A son avis, «la création d'un Sénat est nécessaire et utile pour de nombreuses raisons qu'il faut prendre en charge afin de mieux consolider la démocratie malienne. Et c'est le président du Sénat qui, dans la nouvelle constitution, assumera l'intérim du chef de l'Etat en cas de vacance du pouvoir» a-t-il expliqué. Entre autres innovations, le candidat à l'élection présidentielle doit n'avoir aucune autre nationalité et doit avoir 75 ans au plus le jour de l'élection. Le président de la République ne présentera plus de projet de déclaration de politique générale, mais sera tenu de présenter un programme de gouvernement à l'Assemblée nationale. Autres modifications attendues, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et la Délégation générale des élections (DGE) vont disparaître au profit de l'Agence générale des élections, qui sera une structure pérenne. Le chef de l'opposition aura, quant à lui, rang de ministre avec la possibilité de participer à des déplacements du président de la République à l'étranger. La réforme ne touche pas au mandat présidentiel qui est de cinq ans renouvelable une fois. Ce détail est très important car, bien qu'il ait ouvertement dit qu'il n'envisage pas un 3ème mandat, une grande partie de l'opinion nationale prête au président Touré l’intention de "tripatouiller" la constitution pour se maintenir au pouvoir. Des élections présidentielles et législatives sont prévues au Mali en 2012. | |||||||
Publié le20-04-2010 Source :Gaboneco.com Auteur :Gaboneco |
Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique Un livre de Nicolas Agbohou 25.00 €
Nicolas AGBOHOU a écrit un livre de révolte, intelligent et puissant. Livre d’économiste d’abord. En homme de science, érudit et précis, l’auteur démontre le mécanisme de la répression monétaire des anciennes colonies africaines de la France. Le maintien du Franc CFA, en d’autres termes : la camisole de force des pays africains enserré s dans la zone franc, est pour lui la première cause de la persistante misère, de l’humiliation permanente, du sous-développement devenu réalité des pays d’Afrique francophone... ![]() Nicolas AGBOHOU défend sa thèse avec un langage vif, tranché et une foule d’arguments logiques et d’énoncés pertinents. Il est le contraire de ces scientifiques désincarnés et mornes qui, usant de leur érudition, énoncent des évidences, puis éteignent la lumière et sortent du champ de bataille. AGBOHOU est Africain, passionnément. C’est un patriote continental. Un homme en révolte. Bref : un intellectuel engagé au service des luttes populaires et des lumières à venir.. La globalisation des marchés financiers, pour lui, est un fait. Rien ne sert de nier l’esclavage contemporain de l’Afrique. Les oligarchies politiques, raciales, religieuses commerciales, financières et bancaires règnent sur le monde. Elles ont fait un monde à leur image et tant pis pour les victimes. L’oligarchie dispose du destin de la multitude. La masse anonyme des victimes subit, impuissante, sa propre agonie. Rien ne justifie l’inégalité vécue des êtres, sinon la brutale imbécillité d’une stratification sociale préexistant à leur naissance, sinon les idéologies discriminatoires, sinon les privilèges défendus avec violence. AGBOHOU appelle donc à la renaissance, à la revitalisation des mé moires, à l’insurrection des consciences. Quelles humiliations ne subissent-ils pas, les Africaines et Africains de cette fin de millénaire ! Le beau livre d’AGBOHOU en appelle au règne de la souveraineté populaire, de la loi, du rétablissement de l’homme dans son incompressible dignité de sujet unique de l’histoire. Ce livre est nécessaire. Il faut le diffuser largement et le lire avec attention. M. AGBOHOU Nicolas, natif du village de Todiognoa dans la région de Gagnoa (Côte d’Ivoire) est titulaire de la Maîtrise d’Economie appliquée, du D.E.S.s. de Gestion de Paris l Sorponne et du Doctorat en Science Politique. Précédemment professeur de gestion à l’Institut National Polytechnique de Yamoussoukro (Côte d’Ivoire), M. AGBOHOU est actuellement professeur associé à l’Institut Cheikh Anta DIOP de l’Université du Gabon. Il enseigne les Sciences et Techniques économiques en France.
Voir aussi : Dans la même rubrique Pour commander cet article | Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique | ||||||||
bonjour professeur je suis kemgang gilot je vous écris depuis le cameroun. je suis très honoré de vous écrire et je voudrais vous féliciter pour ce que vous faites pour le continent africain je vous écoute avec beaucoup de plaisir sur télésud et à chaque fois vous me faciné je suis un jeune afriçain de 25 ans et je vous suis gré de ce grandissime héritage que vous laissez à la jeunesse . j’aimerai entrer en possession de votre livre et ne sais comment faire une suite à ce message me sera d’une grande aide |
Natié Le 31-03-2008 | Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique |
Merci au professeur N. AGBOHOU pour son livre "phare" :pas d’independance politique sans indépendance monétaire et les chefs d’états de l’afrique francophone sont les seuls au monde à ne pas le comprendre.Pour le Mali en 1962,Modibo Keita l’avait compris en creant le franc malien à l’époque.Apres 50 ans "d’independance"beaucoup de chefs d’états d’afrique francophone reste de grands enfants accrochés à la jupe de" maman France" et beaucoup ont un niveau d’etude bas pour comprendre le livre écrit par le prof.AGBOHOU( Bongo-certificat d’etude. ;ATT-brevet( ?)... ).Ils n’ont pas les soucis du bien etre de leur population ,mais ils pensent au contenu de leurs comptes bancaires et de ceux de leurs proches et de leurs amis ;ils n’ont aucune volonté politique pour que cela change .Lissouba(CONGO)apres son eviction disait :"en tant que president du congo je ne suis jamais allé contre les interets de la france au congo"-j’estime qu’un president du congo est là pour defendre les interets du congo mais pas d’un pays etranger !!!!cela explique tout des dirigeants francophones d’afrique. |
Oscar Elimby Le 15-01-2008 | Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique |
Le professeur Agbohou a les deux éléments de solution fondamentaux aux problèmes des nègres. Il a certainement volontairement choisi de ne parler que d’un seul : l’aspect Liberté liée à l’économique, important mais secondaire au premier. Son choix est très judicieux parce que c’est le langage que comprennent les esprits beaucoup plus intellectuels que pratiques. Le premier aspect Liberté liée à la décolonisation mentale des africains. Seul un esprit conscient peut comprendre ce concept et accepter de le mettre en pratique. La preuve est que lorsque le professeur Agbohou évoque cet aspect, aucun invité, encore moins le modérateur ne lui demande d’expliquer ou approfondir. Ils l’interrompent (non pas par mesquinerie mais parce qu’ils ne soupçonnent même pas de quoi il veut parler) et passe à autre chose. Les auditeurs n’ont pas été servis parce que le degré de conscience du professeur, son expérience et sa vision sont à des étages élevés par rapport aux autres. En termes simples, Le professeur Agbohou essaie de faire comprendre aux universitaires que même si vous battez votre propre monnaie et que vous maitrisez tous les circuits financiers et économiques, vous ne saurez quoi en faire puisque vous êtes toujours mentalement esclave. Comment je peux me procurer cette vidéo du professeur ? Comment pouvons-nous contacter le professeur Agbohou. Oscar Elimby (Camerounais vivant à Montréal, Canada) Comptable, formateur Enseignant en comptabilité |
Neil Le 4-01-2008 | Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique |
Bonjour à tous, Gabonais de 32ans, j’ai le sentiment que l’afrique va de l’avant contrairement à ce que les médias européens nous montrent... Je salue l’ouvrage du professeur AGBOHOU qui arrive à propos pour mieux éclairer la jeunesse africaine en quête d’un mieux être pour elle et ses enfants. Ce livre a l’avantage de faire rejaillir plus vivement la part de responsabilité de nos dirigeants dans le développement de cette "misère programmée" des peuples de nos pays ; responsabilité aussi d’une certaine élite qui s’est trop longtemps tue. Je crois que l’avenir est en Afrique, mais mettre des mots sur nos maux ne suffit pas. Prenons, pour ceux qui le peuvent, des cours de création et gestion d’entreprises, créons des entreprises en étant plus rigoureux que nos aînés dans leur gestion, développons et de façon plus rationnelle les tontines par exemples pour financer et soutenir ces projets. Bref, organisons-nous pour produire nous aussi en Afrique centrale, notamment, et enfin cesser de n’être que des consommateurs de biens importés. S’agissant de la politique,j’espère qu’avec le renouvellement de la classe politique en marche nos dirigeants sauront profiter de l’arrivée de nouveaux partenaires économiques tels que la chine, le Brésil et l’Inde pour, d’une part, mettre en concurrence les anciennes puissances coloniales ; s’afranchir définitivement du franc CFA pour adopter pourquoi pas une monnaie unique africaine, d’autre part, et redistribuer les ressources des pays en permettant aux plus démunis d’avoir un minimum vital, d’accéder aux soins...Vive l’Afrique en marche ! Neil |
passemmanuel Le 18-12-2007 | Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique |
"Vous connaitrez la vérité et la vérité vous rendra libre". Merci pour la semence, vous serez fiers de voir bientôt les fruits. Merci à monsieur Agbohou. |
Behanzin Le 18-12-2007 | Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique |
Qu’est -ce que raconte ce "Don Calfa" ? Enfin j’aime bien le Professeur, sans une monnaie africaine, nous ne pouvons jamais nous en sortir. C’est un colonialisme, que dis-je, esclavage des temps modernes. |
don calfa Le 10-12-2007 | Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique |
Débat philosophique que tout ça ! Il faut vraiment des gens vivant en Europe pour réfléchir ainsi !le drame est qu’il en est de même pour nos chercheurs africains exerçant en afrique ! C’est écoeurant que des gens valeureux puissent être ainsi détournés des vrais problèmes de l’africain. Là je tire mon chapeau aux européens !tu vas en europe, tu es formé à réfléchir ainsi ! tu fais l’université localement, tu es aussi formé à penser ainsi. On te dicte toi-même tes propres problèmes Pour juger une société ,un pays, il faut prendre le plus pauvre et voir dans quelles conditions il vit, à quels problèmes il est confronté ! En afrique à mon avis le problème de ce gars n’est pas l’indépendance monétaire monétaire mais plutôt l’insalubrité dans laquelle il vit et qui le soumet aux risques de palu, typhoide...risques d’ailleurs largement partagés par la population Voilà un peu les vrais problèmes de l’afrique et qu’on parle plus de monnaie autonome, des APE... |
Kato Le 23-11-2007 | Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique |
Bonjour À vous,Je me Nomme : Kato Remy et je vie au sud de la Republic de l’Ireland ;Je voudrais dire un grand merci À Mr N.Agbohou pour avoir eu le courage d’exposer les bases de la honte et du racism .Il est temps que l’afrique noir prenne ses responsabilitÉs Économiques, qui vont lui donner son respect À traver le monde.La valorisation et le respect du noir se trouve dans son pouvoir economic depuis son pays natal. Je voudais aussi vous demander de faire de tell sort que l’africain qui ce trouve dans les quatres coins du monde arrive a recevoir ses commandes[le livre],parce que, comme nous le savons tous,nous africains, trouvons toujours des arguments afin de justifier notre non volontÉ ou notre parresse. Merci a vous l’editeur ,le presentateur et l’ecrivain. De Kato Remy G. |
Nake Benihime Le 9-11-2007 | Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique |
Bonjour, Pourquoi les livres que vous proposez coûtent-ils aussi cher ? N’abuseriez vous pas d’un savoir que beaucoup considèrent comme précieux car les concernant de près ou de loin afin de vous "remplir les poches" ? |
Le 17-08-2007 | que disparaisse le fcfa !!!! |
salut ! je serai ravi d’avoir ce livre. je ne sais où l’acheter. je collecte des informations sur le fcfa depuis un bout de tps. la politique france-afrique m’a tjs mis en rogne. je suis un militant farouche de la suppression pure et simple du compte d’opérations (et du franc qu’il soit cfa, cfi, cfo ou je ne sais quelle connerie dérivée de la france).alors si quelq’un sait où je peut trouver ce bijou, indiquez-moi ! |
Le 5-08-2007 | Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique |
Bonjour, Kévin Narcisse, je me présente, étudiant en 4ème année économie et finance , de nationalité gabonaise. Je voudrais en prélude à ce message, rendre un hommage véritable au Docteur NICOLAS AGBOHOU,d’avoir fait réveiller les consciences africaines qui étaient en dormies dépuis 40ans par le biais de son vertueux ouvrage intitulé :Le FCFA et L’Euro contre l’Afrique. Je me rends compte qu’il ya une nouvelle Afrique qui est en marche. Je n’ai jamais raté une seule occasion de ses interviews télévisées, j’apprécie sa manière de se défendre et la qualité des arguments qu’il à toujours avancés. NB :Je suis étudiant en fin de cycle, je suis vivément intéressé de son ouvrage,et j’ajoute qu’a la lumière de ses arguments du point de vue monétaire, j’ai choisi comme mon thème de memoire de fin d’étude : la dévaluation du FCFA de 1994, pour cela je souvhaiterai avoir l’adresse é-mail du Docteur Nicolas AGBOHOU et le numéro de Teléphone si possible. J’aimerai commander ce livre. Mes cordonnées téléphonique :Tunisie(00216.21.465.103) Gabon :(00241.06.26.80.23) Mon adresse é-mail : bcm3615@yahoo.fr Merci d’avance. |
Bouya Le 3-08-2007 | Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique |
Bonjour, je suis ravi de découvrir le livre de MR Nicolas Agbohou intitulé "Le Franc CFA et l’Euro contre L’Afrique".Ce livre explique pas mal les blocages économiques monétaires des pays africains possèdant la monnaie de la zone Franc CFA ; Sinon , j’ai également suivi les deux interventions télévisées de Mr Agbohou à l’émission de télésud. J’aimerai commander ce livre. Mon numéro de portable : 06 18 55 51 97 Je souhaite recevoir une suite de part. A bientôt. |
Un militant de la cause noire Le 24-11-2006 | Le Franc CFA et l’Euro contre l’Afrique |
Chers compatriotes africains francophones !!! La petite Gambie a sa monnaie Le Ghana - Le Nigéria - Le Kénya - l’afrique du Sud ect.. Le Bénin - le Togo -et tous les autres de la zone franc ancienne colonnie de la France doivent utiliser une monnaie gérée par la France !! Quelle Misère !!! Un Etat souverain ne peut confier sa bourse à un autre. Le système monétaire CFA couplé d’office à l’euro est un boulé qui nous retarde et nous enlise dans la pauvreté. Demandez aux Européens d’utiliser le Dollard et ils vous diront NIET . |
Les mois de juillet et d'août sont les plus redoutés. Il manque encore des vivres dans les entrepôts humanitaires. Mais l'inventivité des ONG pourrait permettre d'éviter la catastrophe.
Je vous en parlais déjà il y a quelques semaines. Le temps presse cette fois-ci au Sahel menacée par la famine la plus grave de ces 30 dernières années. Et ce particulièrement au Niger. D'après des sources concordantes, il ne resterait plus que quelques jours aux ONG et aux pouvoirs publics pour pouvoir éviter une crise alimentaire majeure au Sahel: la période estivale qui arrive reste la plus redoutée. Le problème est toujours le même: le manque de vivres et d'argent.
Jusqu'au début de cette semaine, le Programme Alimentaire Mondial (PAM) cherchait encore à compléter le budget requis et restait en attente de plus de la moitié des 113 tonnes de vivres nécessaires pour secourir les individus et les ménages les plus vulnérables.
Les ONG Oxfam et Save the Children, quant à elles, ont un besoin urgent d'au moins 17 millions d'euros. Au Niger, jusqu'à 380.000 enfants de moins de 5 ans sont en danger de mort. A noter que la famine touche seulement le Tchad, le Mali, la Mauritanie, certaines parties du Burkina Faso et le Nord du Nigeria.
Depuis plusieurs mois, les témoins et la presse racontent des cas de familles qui se nourrissent d'aliments destinés aux animaux, des villages et des écoles abandonnées, etc. Et les prévisions les plus optimistes estiment que le "calme" ne reviendra pas avant trois mois, date des premières récoltes attendues.
La sécheresse a tué les récoltes, la pluie, les routes de l'aide. Le plus compliqué dans ces situations de grande urgence, c'est d'agir très rapidement; le temps est compté alors que les réponses à donner demandent de la préparation et des moyens plus complexes.
En plus de l'argent, les états-major humanitaires se heurtent aujourd'hui aux difficultés d'approvisionnement et de distribution. Quand bien même on disposerait de vivres en quantité suffisante aujourd'hui, on ne pourrait pas les acheminer facilement jusqu'aux populations les plus affamées, à savoir ceux qui vivent dans les villages les plus reculés!
Pourquoi? Parce que la pluie commence à tomber, et qu'elle rend traditionnellement impraticables les routes du pays profond! Ironie de l'histoire, alors que cette grande famine est provoquée par la sécheresse, les périodes de besoin urgent et les campagnes d'assistance coïncident avec des pluies parfois violentes...
L'approvisionnement et la distribution posent des problèmes complexes; en amont et en aval, les organisations actives sur le terrain devant procéder en permanence à des ajustements, "des solutions ponctuelles adaptées à chaque contexte", précise un cadre d'une ONG britannique. Parmi les principales difficultés rencontrées sur le terrain, il y a bien-sûr les classiques corruptions et autres formes d'instrumentalisation qui accompagnent fatalement toutes les grandes compagnes de distribution alimentaire.
"Nous sommes de plus en plus outillées pour réduire au maximum ce phénomène, et on sait que le volontarisme des pouvoirs locaux est un élément déterminant", explique, rassurant, un cadre d'une ONG française basée à Dakar.
Barrières douanières. Autre enjeu: les spéculations sur marché. Le problème concerne spécialement les organisations d'aide qui doivent s'approvisionner localement en vivres pour les redistribuer. Acheter local a toujours été une méthode d'action revendiquée par les défenseurs des "bonnes pratiques" dans le secteur, qui s'oppent à l'importation de céréales d'Amérique, par exemple.
Le principe consiste à se fournir d'abord dans le pays, ou dans les pays de la région, lorsque la situation le permet. Le problème donc, c'est que cet approvisionnement local ne va pas de soi. On voit que certains pays ne facilitent pas les campagnes d'achat des vivres de secours.
Pour n'en citer qu'un parmi d'autres, le Nigeria ne favorise pas les achats humanitaires, le PAM ayant déjà eu des difficultés depuis 2005 à obtenir des permis d’exportation sur les céréales qu’il a tenté d’acheter sur place.
Distribuer du cash aux populations. Pour éviter les lourdeurs logistiques et administratives, des ONG sont en train de tester la pratique consistant à donner tout simplement de l'argent en espèces à des populations ciblées. A elles ensuite d'aller directement acheter de la nourriture au marché. La pratique reste encore au stade expérimental et il est difficile de l'évaluer.
Mais d'après les ONG comme Save the Children et Concern Worldwide (cette dernière propose une aide mensuelle en espèces de 37 dollars versée par le biais des téléphones portables) qui l'ont initiée, la méthode ne manque pas d'avantages.
Cette distribution d'argent aux populations bénéficiaires permettrait de gagner du temps en situation d'urgence, mais aussi de réduire les coûts liés aux droits de douane et au transport.
Il faut noter ici que la famine dans un pays comme le Niger reste aussi un problème d'accès au marché. Les céréales continuent de circuler sur les marchés et sur les routes de la région, mais la montée des prix exclut leur accès à une large part de la population.
A Zinder (la deuxième ville du Niger), le Réseau des systèmes d’alerte précoce contre la famine (FEWSNET) informe à cet effet que de nombreux marchés fonctionnent bien dans les villes et les villages; que l’on y trouve des céréales en bonnes quantités, acheminées en bonne partie du Nigeria, du Bénin et du Burkina Faso.
Evidemment, la monnaie en espèces plait aux populations. En revanche, ceux qui étudient et observent la "réception de l'aide humanitaire" dans le quotidien des familles peuvent légitimement se poser des questions quant à l'usage effectif de ces espèces et aux conflits que cela peut générer au sein des foyers. Il faut souhaiter que cette distribution d'argent soit accompagnée et évaluée au delà des simples statistiques des bénéficiaires... A bientôt.
SEKOU DIABATE PRÉSIDENT DE LA COORDINATION DES SÉNÉGALAIS DE L’EXTÉRIEUR : Bientôt une maison de la diaspora à Thiès |
Sékou Diabaté, un Sénégalais vivant en France depuis près de trois décennies, a bien la tête sur les épaules, lui qui n’a pas renié ses racines. Après ses études au lycée Malick Sy de Thiès et à l’université de Dakar, il a opté pour l’émigration, déposant son baluchon en France. De passage dans sa ville natale, il a annoncé la construction de la maison de la diaspora à Thiès. Sékou Diabaté, qui est depuis quelques jours à Thiès où il compte de nombreux amis, multiplie ses contacts avec les autorités de la cité du rail. Son ambition est d’implanter dans la ville qui l’a vu naître « une maison de la diaspora qui sera un espace d’échanges, de réflexion , mais aussi un espace culturel entre tous les émigrés des pays africains membres de la coordination et, bien sûr, des Sénégalais de tout bord sans distinction de sexe, de religion ». Depuis belle lurette, dit-il, ce projet me taraude l’esprit. A l’en croire, ce projet est le fruit d’une réflexion longuement mûrie entre émigrés des différentes régions du Sénégal, qui ont décidé de cheminer ensemble pour bâtir une équipe unie et forte, partageant la vision du président de la République, Me Abdoulaye Wade. Pour Sékou, la ville de Thiès mérite bien cet honneur pour son statut de ville-carrefour où se côtoient toutes les ethnies, mais aussi des Africains de tous bords. « J’ai enclenché le processus auprès des autorités, il ne reste plus que l’acquisition d’un terrain où sera construite la maison de la diaspora », confie Sékou Diabaté. Pour le président de la coordination des associations des Sénégalais de l’extérieur (Case) et du rassemblement de la diaspora africaine qui regroupe en son sein 90 associations, l’objectif est de fédérer les compétences, de mutualiser les ressources afin de faire face aux défis du développement en Afrique. « Nous prendrons langue avec tous ceux qui voudront soutenir notre démarche. Pour cela, nous envisageons nous appuyer sur l’expertise des uns et des autres pour aller plus loin en vue de la consolidation de la démocratie et du développement endogène », explique Sékou qui a salué le vote de la parité, et surtout l’érection du monument de la Renaissance, une œuvre faisant la fierté de toute l’Afrique.
Abdourahmane Sarr GONZALES |
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Vivre avec le nom d’un autre
Depuis quelques années, tous les moyens sont mis en oeuvre pour empêcher les sans-papiers d’accéder au marché du travail. Pour échapper à un étau qui se resserre toujours davantage, certains sanspapiers empruntent l’identité d’un Français ou d’un étranger régulier. Dans le langage policier qui mélange allègrement les trafics d’identité liés à la criminalité économique ou au terrorisme et les infractions qui découlent de la législation sur l’entrée et le séjour en France, le terme utilisé est celui d’« usur-pation d’identité » qui signifie dérober par l’usage (usus rapere), comme s’il était évident d’associer le statut de coupable à celui qui prend l’identité d’un autre et le statut de victime à celui qui en est l’objet. Des entretiens menés avec des sans-papiers qui ont eu recours à cette stratégie montrent que la réalité est loin d’être aussi simple. Contrairement à une idée largement répandue dans l’imaginaire bureaucratique, vivre avec l’identité d’un autre n’est pas toujours à l’avantage de celui qui s’en prévaut. Il s’agit même d’une « solution » que l’étranger adopte lorsque toutes les autres ont été épuisées, sans connaître les conséquences très lourdes qui peuvent en découler. Les statistiques du ministère de la justice ne permettent pas de mesurer l’ampleur du phénomène. Elles donnent un nombre de procédures liées à ce délit qui, bien qu’en légère augmentation, reste très marginal :
on est passé de 692 cas déclarés en 2002 à 876 en 2006 (avec un pic à 1259 en 2004) [1]. Il est toutefois probable que la grande majorité de ceux qui ont recours à une identité d’emprunt ne sont jamais ni repérés ni poursuivis. Pour ceux qui s’y risquent, les conséquences sur le plan de l’accès au droit sont souvent plus désastreuses que pour ceux qui sont restés dans la clandestinité sans changer de patronyme. Mais c’est bien plus tard que ceux qui ont « emprunté » l’identité d’un autre réalisent qu’ils ont été victimes, malgré eux, d’un système qui ne leur a pas laissé d’autre choix.
Les étrangers qui ont vécu (ou vivent encore) sous l’identité d’un autre, n’évoquent pas facilement cette expérience, non pas en raison du jugement que l’on pourrait porter sur eux, mais par crainte d’être découverts. Au bout d’un certain temps, quand une relation de confiance s’instaure, les langues se délient ; on comprend alors que l’emprunt d’identité est strictement lié au travail, et encore plus précisément à la possibilité d’obtenir une embauche. Le verrouillage systématique du marché du travail place les étrangers en situation irrégulière dans une situation de « fraude forcée » [2] qui se résume à une alternative : soit se faire embaucher comme irrégulier, en acceptant des niveaux de rémunération très faibles et des conditions de travail très dures, soit se porter sur le marché du travail légal en empruntant le titre de séjour d’un étranger régulier ou la carte d’identité d’un Français, avec tous les risques que cela comporte pour le présent et l’avenir. La plupart des sans-papiers que l’on a rencontrés ont d’ailleurs connu successivement les deux situations. Ainsi, par exemple, Mme C., une jeune Camerounaise de 23 ans, est arrivée en France en 2005 avec un visa de court séjour à l’expiration duquel elle s’est maintenue sur le territoire. Elle a alors d’importants problèmes de santé et pense pouvoir obtenir une régularisation pour soins mais reçoit un refus de la préfecture en 2008, au motif qu’elle pourrait être soignée au Cameroun. Elle envisage alors de travailler pour « essayer de s’intégrer » et, pour y parvenir, elle emprunte la carte d’une connaissance antillaise, ce qui la conduit à changer d’identité.
Pour un sans-papiers, prendre le nom d’un autre ne correspond pourtant pas à une conversion définitive qui couvrirait l’ensemble de la vie sociale : c’est une stratégie de séjour qui est limitée dans le temps et qui est circonscrite à la sphère du travail, comme l’explique cette femme ivoirienne qui s’est fait embaucher avec l’identité d’une cousine éloignée : « De toute manière, on ne prend pas les papiers, on prend juste le numéro de sécurité sociale pour pouvoir te déclarer. Tu ne prends jamais la pièce d’identité de quelqu’un pour la garder ! Tu prends juste la photocopie de son passeport, de son titre de séjour et de sa carte vitale, c’est avec ça que tu y vas et tes patrons te déclarent. Tu ne prends pas sa carte, tu utilises juste son nom » (entretien avec Mme J.).
L’emprunt d’identité se présente ainsi de prime abord comme une solution plus facile que la recherche d’un travail sous son nom de sans-papiers. Pourtant, les implications sont beaucoup plus lourdes qu’il n’y paraît. Tout d’abord, sur le lieu de travail, le sans-papiers doit assumer l’identité du prêteur en se réappropriant son nom, son prénom et parfois son histoire. Mais surtout, du point de vue de son projet migratoire, il est très vite confronté à une contradiction. L’enjeu n’est pas seulement de subvenir à ses besoins mais aussi d’obtenir par le travail une certaine reconnaissance sociale, en montrant par là qu’on a trouvé sa place dans la société d’accueil. Or, l’emprunt d’identité est à la fois ce qui rend possible l’accès au travail et ce qui annule la reconnaissance sociale qui lui est associée, précisément parce que le crédit matériel et symbolique procuré par le travail est engrangé pour le compte d’un autre : « Ils ne t’appellent pas par ton vrai nom, ils t’appellent par le nom de quelqu’un d’autre auquel tu n’es pas habitué ; mais tu es obligé de t’habituer. Ça fait bizarre… Maintenant, mon collègue de travail connaît mon vrai nom, je lui ai dit, mais il est tellement habitué à l’autre nom, il m’appelle avec l’autre nom, tu vois » (entretien avec M. A.).
Dans le cas de ce demandeur d’asile ivoirien arrivé en France en 2008, l’idée de prendre l’identité d’un autre lui a été donnée par un ami de son grand frère qui l’avait accueilli au moment de son arrivée en France. Il a alors appris à transformer son identité en même temps que les rudiments de la vie en France : cet ami de la famille lui a appris à prendre le train, à se repérer dans le métro et lui a loué ses papiers pour qu’il puisse travailler. Pour cette femme ivoirienne de 37 ans, en France depuis 2000, c’est la nièce par alliance de son oncle qui lui a proposé de prendre son identité : « Quand je suis arrivée, elle était déjà dans l’immeuble, mon oncle était au premier et elle au deuxième… Un samedi, elle m’appelle et me dit que si je voulais travailler, je pouvais aller chercher ses papiers et elle m’a fait la photocopie de la carte Vitale. Comme ça j’ai travaillé, mais chaque mois elle m’appelle pour que je lui donne des sous… » (entretien avec Mme J.).
Selon les personnes interviewées, il n’existe pas de marché formalisé pour l’emprunt de papiers. Tout se passe dans l’entourage proche : au sein de la famille, dans le quartier ou grâce à des « gens du pays » qui proposent une aide pour les premières démarches. Mais, dans tous les cas, ceux qui acceptent de prêter leur nom ou leurs papiers le font rarement gratuitement.
Lorsqu’on lui propose d’utiliser une autre identité que la sienne pour décrocher un travail, le sans-papiers a d’abord l’impression qu’on lui rend un service qui ne prête pas vraiment à conséquences mais, très vite, il se trouve être débiteur de celui dont il a emprunté l’identité. Le prix à payer varie en fonction de l’accord établi avec le prêteur. En général, la somme représente entre 10 % et 30 % du salaire que le sans-papiers touche, auquel il doit ajouter le paiement du supplément d’impôt supporté par le prêteur. Le calcul est néanmoins approximatif, comme le laisse penser Mme C : « pour les impôts, on fait moitié-moitié ». En pratique, le sans-papiers donne le chèque à celui dont il a emprunté l’identité et c’est ce dernier qui encaisse le salaire, évalue le montant des impôts qu’il estime devoir retrancher puis lui reverse une somme susceptible de varier d’un mois sur l’autre. Le prix à payer n’est pas toujours financier et peut aussi prendre la forme de rémunération en nature. Mme S., une Sénégalaise arrivée en France en 1996, a par exemple travaillé sous l’identité de sa tante qui l’hébergeait et chez qui elle a vécu pendant cinq ans en situation d’esclavage domestique : « Je faisais des heures de ménage par-ci, par-là et même quand on me proposait du travail, je le prenais en fonction des horaires de son enfant ! Même si elle était là, elle restait à la maison et c’est moi qui allais le chercher. Et toujours il y avait ces paroles : “quand on habite chez quelqu’un il faut participer,…”. Ce n’est pas agréable à entendre ces choses-là. En plus, j’avais ma soeur qui appelait au téléphone, elle m’appelait régulièrement mais ma tante m’empêchait d’accéder au téléphone » (entretien avec Mme S.).
L’accord qui scelle le prêt d’identité peut ainsi prendre des formes variées mais s’accompagne toujours d’une relation dissymétrique qui place le sans-papiers en situation d’extrême vulnérabilité par rapport au titulaire de la carte dont il a pris le nom. Au-delà du prix à payer, il en découle une relation de dépendance dans laquelle se trouve enfermé celui qui s’est fait embaucher avec le nom d’un autre.
Le sans-papiers qui travaille sous le nom d’un autre est d’abord étroitement dépendant du prêteur d’identité qui, au fil du temps, peut être tenté de profiter toujours plus de sa situation de vulnérabilité : « On peut négocier, mais si la personne te dit : “je ne veux pas”… C’est celui qui est le plus dans le besoin qui trinque… Si elle me dit : “tous les mois tu vas me donner 100 euros” et si je peux lui donner je donne… Sinon, après, la personne peut te dénoncer, elle peut dire que tu as volé ses papiers et te mettre encore dans plein de problèmes…. La personne qui te prête ses papiers, elle te dit du jour au lendemain : “je ne veux plus 100 euros, je veux 200 euros”. Soit tu payes, soit tu arrêtes d’utiliser ses papiers, et si elle n’est pas d’accord, elle appelle à ton boulot et dit : “voilà, la personne qui travaille, ce n’est pas elle”. Elle a tous les renseignements, il lui suffit d’aller aux Urssaf » (entretien avec Mme C.).
Beaucoup de sans-papiers connaissent ce type de chantage à la dénonciation Cette forme de dépendance est renforcée en cas d’emprunt d’identité par le fait que le salaire arrive sur le compte du prêteur, ce qui rend le sanspapiers totalement impuissant et dépendant : « Pour avoir l’argent c’était tout un problème. Souvent, le mois pouvait passer sans argent. Il me donnait un peu, puis encore un peu… Souvent, il ne me donnait pas tout l’argent… 5 mois après que le travail se soit arrêté, il me devait encore de l’argent. Il ne m’a pas donné tout sur le moment, tu vois, il m’a donné peu à peu : 40-50 euros, soit 200 euros. Je ne pouvais rien faire en fait avec l’argent ! » (entretien avec M. A.).
Ainsi, il n’est pas rare que le prêteur verse le salaire de celui qui travaille au compte-gouttes, pour renforcer le rapport de dépendance de celui à qui il a prêté son nom. Il peut aussi en profiter pour revoir à sa guise les termes du contrat, toujours en brandissant la menace de la dénonciation. Ainsi, Mme J. a trouvé un travail comme nounou à domicile grâce aux papiers d’une autre ; rémunérée 1 150 euros par mois, elle avait passé un accord avec sa prêteuse d’identité pour lui reverser 230 euros par mois mais au bout d’un mois, celle-ci lui en demande 400. Elles s’entendent sur la somme de 300 euros mais trois mois plus tard, une nouvelle augmentation est exigée pour passer à 500 euros, avec menace de dénonciation aux employeurs en cas de refus. Comme J. refuse ce chantage, celle qui lui a prêté son nom la dénonce à ses patrons en leur affirmant qu’elle lui a volé ses papiers. En se rendant à la convocation de la police, Mme J. découvre qu’elles sont quatre à utiliser le même nom. Lorsque ses patrons apprennent qu’elle a travaillé sous une autre identité, ils la licencient sans aucune indemnité. Entretemps, elle est tombée enceinte ; par peur de ne pas être prise en charge, elle accouche sous son nom d’emprunt en 2003 et apprend du même coup qu’elle est séropositive. C’est d’ailleurs finalement par ce biais qu’elle obtiendra sa régularisation, sous son vrai nom cette fois.
La relation de domination entre prêteur et emprunteur d’identité peut d’ailleurs d’autant mieux perdurer qu’elle bénéficie du silence bienveillant des employeurs qui s’en tiennent le plus souvent à des vérifications sommaires : « L’employeur demandait le titre de séjour et la carte vitale. Il ne faisait pas de vérifications, seulement si c’était un bon ou si c’était faux. Il garde une copie et puis voilà » (entretien avec M. A.).
Si l’employeur peut se permettre de ne pas être trop regardant, c’est parce qu’il sait que les risques sont limités : sur le plan juridique, les peines encourues peuvent être lourdes mais en pratique, il est très rare que l’employeur soit condamné, surtout si le titre était en cours de validité. L’administration fiscale n’est d’ailleurs guère plus regardante : elle encaisse en impôts parfois jusqu’à l’équivalent de quatre temps pleins pour une même personne. La complaisance de l’employeur peut même se muer en une forme de cynisme, lorsqu’il découvre la situation et comprend tout le profit qu’il peut en retirer, comme le raconte Mme C., contrainte à la démission après trois ans d’ancienneté : « Ils m’ont dit : “soit tu démissionnes soit on va appeler la police !”… Tu imagines ? La police, c’est les menottes et tout… Donc j’ai remis ma démission et après ils m’ont envoyé mon solde… C’est après, bien après que j’ai parlé avec une avocate qui m’a dit que non, il ne fallait pas démissionner… C’était à eux de me licencier. Si j’avais été résistante, ils n’auraient pas appelé la police. Mais comme j’avais peur… » (entretien avec Mme C.).
La peur de la dénonciation place le sans-papiers dans une situation d’insécurité permanente, qui le conduit à accepter bien des abus et à se méfier de tous ceux qui l’entourent : « Dans ma tête, je m’appelle Anne à mon travail, mais quand je sors j’utilise mon prénom et je suis quelqu’un d’autre…Tu inventes ! Tu inventes tout ! Moi je n’ai pas beaucoup inventé parce que bon, j’évitais de me mélanger aux autres, mais j’ai souvent comparé la vie d’un sans-papiers à un espion. Parce qu’un jour on est Anne… et après on est soi. On a plusieurs identités, il faut qu’on joue plusieurs rôles, et se souvenir de la date de naissance de tel, de son signe astrologique, des petites choses comme ça… » (entretien avec Mme C.).
Pour éviter d’attirer l’attention, le sans-papiers doit ainsi mobiliser toutes sortes de compétences et ériger des barrières autour de lui pour éviter de démultiplier les risques de chantage à la dénonciation.
Lorsque la situation éclate au grand jour, le sans-papiers perd tous les droits associés au nom qu’il a emprunté et risque d’être poursuivi. Pourtant, ce dévoilement peut aussi apparaître comme une libération, dans le sens où il signifie la fin d’une vie sous une double identité : « J’ai même pensé, quand j’ai eu ma démission : Ouf, c’est un poids en moins ! J’ai dû me faire passer pour cette fille, maintenant je ne suis plus obligée de dire que je suis ceci, cela, que je suis née aux Antilles alors que je ne suis pas née là-bas,… voilà, ça fait déjà un poids en mois, on redevient soi ! » (entretien avec Mme C.).
Cependant, une fois passé le soulagement, il faut se rendre à l’évidence : « Oui, c’est lourd de se faire passer pour quelqu’un d’autre. Surtout quand tu penses que tu payes son chômage, tu payes sa retraite : tu cotises tout pour lui ! Et en plus, à la fin du mois tu donnes du fric, et les impôts encore ! Parce qu’après, quand tu es au chômage, c’est lui qui va aux Ursaff pour prendre l’argent, pas toi, et il ne va rien te donner ! Et quand ils seront vieux, ils auront encore de l’argent que moi j’ai gagné ! Et moi, personne ne va me rembourser les années que j’ai faites… » (entretien avec Mme C.).
À l’impossibilité de se faire régulariser par le travail ou de faire valoir une ancienneté de séjour en France s’ajoutent d’autres interdits : impossibilité de bénéficier de la prime pour l’emploi puisque le salaire est perçu sous un autre nom, impossibilité de faire valoir ses droits à l’assurance chômage, impossibilité de porter un litige devant les prud’hommes, impossibilité de faire valoir ses droits à la retraite. L’emprunt d’identité condamne ainsi le sans-papiers à rester sous la tutelle de celui qu’il remplace et à devoir repartir de rien lorsqu’il parvient à s’en défaire. Jusqu’aux lois Pasqua de 1993, nombre d’étrangers en situation irrégulière étaient déclarés par leurs employeurs et pouvaient en toute légalité bénéficier des droits sociaux ainsi ouverts. Aujourd’hui, ces droits sont déniés aux étrangers en situation irrégulière même déclarés par leur employeur et cotisant aux caisses de protection sociale. Loin d’être les fraudeurs si souvent dénoncés, les étrangers contraints à l’usurpation d’identité sont en fait les victimes d’un système dans lequel, depuis une vingtaine d’années, les irrégularités en matière de situation administrative empêchent de faire valoir ses droits fondamentaux et entravent l’accès au marché légal du travail. !
«Ça pue, bande de Noirs, vos parents ils ont pas de douche ?»
06/2010 | Posté par Michael Couvret | Partager
Daouda Dananir, jeune artiste marseillais de 19 ans, ainsi que deux mineurs qu'il accompagnait dans le cadre d'une sortie culturelle, auraient été victimes d'injures racistes de la part de policiers les ayant interpellés par erreur. Témoignage. Mais que fait la police ? C'est la question que se pose sans relâche le jeune Daouda. Cet acteur de 19 ans, originaire des quartiers nord de Marseille, de la Busserine plus précisement, n'en revient toujours pas. Le 22 mai dernier, après la soirée organisée en son honneur au théâtre La Cité, lui et deux mineurs qu'il accompagnait, se font arrêter, menotter et conduire au poste de police. Il témoigne aujourd'hui de cette soirée de cauchemar pendant laquelle, lui et ses camarades se font copieusement insulter. « L'écriture, c'est une sortie pour moi. » Rap, poésie, slam, Daouda touche à tout et trouve son exutoire dans le théâtre. Il est doué, très doué même, à tel point que le directeur du théâtre La Cité, Michel André, décide d'organiser le 22 mai dernier une soirée autour de Daouda. Celui-ci a carte-blanche et décide d'inviter ses amis sur scène ainsi que des jeunes dont ils s'occupe dans les quartiers. Il souhaitait « mettre toute cette poésie sur scène ». En rentrant de la soirée, vers 22h45, alors qu'il s'apprête à prendre le bus 530 pour rentrer chez lui et racompagner ses jeunes, il croise un groupe qui s'enfuit en courant. Ces jeunes venaient apparement d'agresser un étudiant. Daouda n'hésite pas, « on a conseillé à l'étudiant d'appeler la police, mais j'ai senti qu'il y allait y avoir des tensions parce qu'on était sur les lieux des faits et les flics, ils ne cherchent pas à comprendre ». La suite donne raison à Daouda. Cinq minutes après le départ du bus, celui-ci se fait arrêter par une dizaine de voitures de police. La police monte à bord « pour vérifier les têtes », selon Daouda. Les policiers sélectionnent des jeunes, « manque de pot, ils ont désigné un de mes jeunes », précise-t-il, « on était dix, il y en a cinq qui sont sortis, plus deux mecs qu'on ne connaissait pas ». Avant d'ajouter : « Ils [les policiers] croyaient vraiment qu'on étaient du lourd. » Un témoin apparement dissimulé dans une des voitures de police désigne un des jeunes de Daouda, Mohamed, il a 13 ans. « Ils lui mettent une balayette, un croche-patte, pour le mettre à terre et le menotter », me raconte Daouda. Il élève alors la voix, explique que c'est une erreur, qu'ils viennent du théâtre, « mais ils [les policiers] ne voulaient rien entendre », rumine-t-il, « en plus, ils ont déchiré nos textes et notre ticket de transport de groupe ». Au final, Daouda ainsi que deux mineurs de 13 et 15 ans sont emmenés au commissariat de Bassens, dans le XIVème arrondissement de la cité phocéenne. Le voyage s'apparente à un véritable enfer pour les jeunes. Aussitôt dans la voiture, « les flics commencent à ouvrir les vitres en disant : ça pue, bande de noirs, vos parents ils ont pas de douche ?, on devrait vous passer au karcher, même l'air, il sent plus bon que vous...» Des propos insoutenables pour les jeunes qui ont du mal à garder le silence, mais le policier à l'arrière menace, « si vous parlez, je vous en mets une », avant d'ajouter, « vous avez pas de déodorant ? ». Daouda goûte peu la moquerie, « son déodorant à lui c'était sa bombe lacrymo », me confie-t-il. Arrivé au commissariat, les policiers se rendent compte qu'ils n'ont rien pour retenir les jeunes, et après plusieurs intimidations, ils décident de les relâcher et d'appeler leur parents, il est 1h du matin. Les parents des mineurs, non-véhiculés, ne peuvent pas venir les chercher. Une jeune policière lache « vos parents, ils s'en battent les couilles de vous ». Dernière humiliation, les policiers appellent des contrôleurs de la RTM (régie des transports de Marseille) qui viennent dresser des PV aux deux jeunes qui n'avaient pas de tickets or, selon Daouda, ce sont les policiers qui ont déchiré le ticket de groupe. Une fois rentré chez lui, Daouda décide de porter plainte, avec le soutien de ses profs et de directeurs de centre sociaux, il entre en contact avec une avocate. Celle-ci douche les espoirs de Daouda, « on peut rien faire car on a pas de preuve, c'est ma parole contre la leur ». Aujourd'hui, Daouda ne veut rien lâcher, « pour que les jeunes ne se sentent pas en colère. J'aimerais leur dire de ne pas aggraver les choses, ne pas devenir ce que eux [les policiers] veulent qu'on soit. Eux, ils veulent qu'on soit des sauvages. Je pense que c'est une technique pour prendre le dessus sur les jeunes des quartiers, ils vivent ça comme un rapport de force. Derrière tout ça, ils remettent en question le parcours de nos parents. » Sûr de lui, Daouda poursuit, « je cherche à être confronté à eux, avoir des explications et surtout, des excuses. Ils sont tombés sur des jeunes qui empruntaient le bon chemin, avec l'écriture et la culture. » Les choses avancent depuis ce fameux 22 mai puisque Daouda est en contact avec une déléguée de la Ligue des droits de l'Homme, ensemble ils sont en passe de faire sauter le PV, avec la bienveillance de la RTM. La police et le commissariat de Bassens, contactés par nos soins, n'ont pas été en mesure d'infirmer ou de confirmer les accusations de Daouda. Nous continuons à enquêter et vous tiendrons informés de l'état des choses dès que possible. Quant à Daouda, il veut servir d'exemple, « je n'ai pas peur, je n'ai rien fait, moi, dans l'histoire. Je suis un porte-parole pour ceux qui n'ont pas pu le faire. Je me porte volontaire, c'est tellement rare maintenant les jeunes qui se portent volontaires. » Michael Couvret (Marseille Bondy Blog) Michael Couvret -